rosière

rosière

rosière [ rozjɛr ] n. f.
• 1766; de 1. rose
Anciennt Jeune fille à qui, dans certains villages, on remettait solennellement une récompense (autrefois une couronne de roses) pour sa grande réputation de vertu.
Fam. et plais., Vieilli Jeune fille vertueuse, vierge.
Au masc. (plais.) « Le rosier de Mme Husson », conte de Maupassant.

rosière nom féminin (de rose 1) Jeune fille vertueuse à laquelle, dans certaines localités, on décernait solennellement une couronne de roses accompagnée d'une récompense (dot, livret de caisse d'épargne). Familier. Jeune fille censée être vierge.

⇒ROSIÈRE, subst. fém.
Jeune fille à laquelle on décerne solennellement, dans certaines localités, un prix de vertu symbolisé par une couronne de roses, et une récompense. C'était un malheureux qui avait épousé une de ces rosières que les municipalités dotaient dans les grandes occasions (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 909). C'était l'époque où l'on couronnait des rosières aux environs de Paris, et l'idée vint à Mme Husson d'avoir une rosière à Gisors (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Rosier Mme Husson, 1887, p. 686).
P. ext., et qqf. p. iron. Jeune fille vertueuse, candide. Ah! Elle s'était fait ramasser sur le trottoir, en l'enjôlant par ses mines de rosière! Nom d'un chien! Il ne manquait pas d'aplomb! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 700). Je sais bien que je n'ai plus vingt-cinq ans et je ne pose pas pour la rosière, mais on garde sa petite coquetterie tout de même (PROUST, Prisonn., 1922, p. 214).
Empl. adj. Quand j'avais rivé sa dernière rime à quelque tirade de résistance, je m'endormais la conscience toute rosière (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 21).
REM. Rosier, subst. masc., p. iron. [Empl. masc. de rosière, créé par Maupassant pour sa nouvelle: Le Rosier de Mme Husson] Jeune homme vertueux et naïf. Qui saura et qui pourrait dire le combat terrible livré dans l'âme du rosier entre le mal et le bien, l'attaque tumultueuse de Satan, ses ruses, les tentations qu'il jeta en ce cœur timide et vierge? (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Rosier Mme Husson, 1887, p. 693).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1766 « jeune fille vertueuse à laquelle on décerne une récompense, qui autrefois était une couronne de roses » (Année littéraire, t. VI, p. 114 ds St. neophilol. t. 36, p. 327); 1846 « jeune fille vertueuse en général » (LABICHE, Frisette, 8, p. 237). Dér. de rose1; suff. -ière (-ier). Fréq. abs. littér.:36.

1. rosière [ʀozjɛʀ] n. f.
ÉTYM. 1774; de 1. rose.
1 Jeune fille à qui, dans certains villages, on remet solennellement une récompense (autrefois, une couronne de roses) pour sa grande réputation de vertu (→ Gagner, cit. 40). || La rosière de Nanterre. || Fête de la rosière.
1 En France, le mérite et la réputation ne donnent pas plus de droit aux places que le chapeau de rosière ne donne à une villageoise le droit d'être présentée à la cour.
Chamfort, Maximes, Philos. et morale, LIV.
2 Si le progrès des lumières, comme on dit, n'avait pas fait supprimer les rosières, cette vieille et honnête coutume de nos aïeux, Margot eût porté les roses blanches, ce qui eût mieux valu qu'un sermon (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Margot », II.
Par plais. (au masc.; 1888). || Le Rosier de Madame Husson, nouvelle de Maupassant.
3 Certes, Isidore était un cas de vertu exceptionnel, notoire, inattaquable (…) Cependant Mme Husson hésitait encore. L'idée de substituer un rosier à une rosière la troublait, l'inquiétait un peu (…)
Maupassant, le Rosier de Mme Husson.
2 Fam., par plais. (vieilli). Jeune fille vertueuse, vierge. Pucelle (cf. Prix de vertu).
HOM. 2. Rosière.
————————
2. rosière [ʀozjɛʀ] n. f.
ÉTYM. 1554; de 2. rose.
Poisson osseux de couleur en partie rosée. Bouvière.
HOM. 1. Rosière.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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